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CHUX BOLLOX/PLUTO CREVE : A split world (Split CD, Maudit Tangue/Keponteam/Ronce Records/Trauma Social/NOC Prod)
Un split album qui fait le grand écart entre la Normandie et la Réunion, voilà ce qui s'appelle de la géographie appliquée. Donc, par ordre d'apparition sonore (du moins si, comme moi, vous êtes d'un conformisme affligeant quand vous écoutez un disque, c'est à dire que vous commencez par le premier titre et que vous écoutez le reste dans l'ordre, jusqu'au dernier, oui, parce que, bon, l'anarchisme c'est bien joli [cf les citations de Kropotkine et de Reclus en exergue de cet ouvrage, parfaitement adaptées à la situation présente], mais des fois un peu de droiture et de rectitude ça ne fait pas de mal non plus), donc, disais-je, avant d'éparpiller mes pensées en vaines digressions, les premiers qui vous sautent au groin quand vous emmanchez le machin tout rond dans un truc plus parallélépipédique, ce sont les havrais de Chux Bollox. Ce qui prouve au moins que la cité normande n'a pas produit qu'Edouard Philippe dans ses maternités, ça rassure... un peu. Chux Bollox serait même une sorte de riposte au chauve barbu le moins glamour du moment, avec leur old school hardcore de vache laitière. Même s'ils existent depuis pas loin de 10 ans, il s'agit de leur premier vrai disque. Jusque là, seule une démo et quelques titres disséminés sur des compils avaient rendu possible leur passage à la postérité. Ces 8 titres (dont 2 parus sur les compilations "Overlordz en 2014 et 2015), tabassent aussi rudement qu'un cubi de gros rouge qui tâche, ou qu'un kil de calva, sauf que la gueule de bois, après, elle est plutôt pour les bollocks que pour le caberlot. Ca change. Marchant élégamment dans les pas de Chux Bollox arrive Pluto Crevé, de la Réunion. Hardcore aussi pour eux, avec une larme de crust et un nuage de punk, au fil de leurs 11 titres, chantés indifféremment en français et en anglais, et même en lituanien (si j'ai bien tout compris), et sans trémolos dans la voix, faut pas déconner. 11 titres emballés en moins de temps qu'il n'en faut à Donald Trump pour balancer un bouquin entier de conneries sur Twitter, et pourtant, il semble avoir les pouces véloces le blondinet peroxidé à moumoute. Un monde partagé, tel est le credo de ce split effort, peut-être, mais pas franchement à parts égales, comme l'a bien compris Chester, qui en illustre la pochette. Même quand on le sait, ça énerve toujours un peu.